Le crayon écrit sur le tas de décombres de toute l'écriture du monde, passé et présent, tout mélangé, ruines et constructions modernes, en cours et en chantiers, chaque crayon fouille dans le tas, remonte ses pierres, ses poutres, ses vestiges, fond ses minerais, façonne, bricole, cisèle.
Chaque crayon secoue ses draps, les installe sur un carré d'herbe, remue sa lessive, prend des fantômes en filature, ravive des traces, pêche des données, copie des fichiers, regarde des séries défiler, la mémoire surgir et s'absenter, regarde s'abattre les tsunamis, les chefs de guerre entailler le monde. Les journalistes déchirés avec leurs journaux baignés de sang. Des fleurs poussent sur ce tas de décombres où l'humanité fourmille. Sur un bout de papier mon crayon écrit et je vois, pour la première fois,la couleur sale de sa mine de graphite.
Collage de Marie Hubert
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