Un serpent de lumière ondule entre les hautes vagues et la surface de l'eau — fleuve d'une étoile.
Les grandes ouïes du rideau farandolent comme des lunes à la taille des filles.
Les ovales qui pivotent évoquent les galets, le jeu, la corde à sauter.
Ce n'est plus la curiosité inquiète de l'enfant, la nuit, quand le pinceau de lumière se glisse dans les persiennes, fait courir des jambes sur le plafond.
Avez-vous vu
le chapeau pointu
le château pentu ?
Chemins croisés
chemins perdus. Transgressions.
Cette encre, ce lavis,
cette installation, pensée au départ — même pas pensée, posée — pour son utilité,
ne sont l’œuvre d'aucun artiste, sinon la lumière — même si Lumière est accessoirement un nom d'artistes, mais le nom est toujours un mot, il ne sert qu'à nommer, il n'atteint pas l'art qui se trouve derrière, que voit le regard et perçoivent les sens, et qui est l’œuvre de la lumière. De l'astre solaire et de tous ses effets. De l'ensemble des astres de l'univers. Nos mains sont les outils, les caches, les écrans, les accessoires.
Peinture de Pierre Soulages, 1934
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