La rivière occupe le centre du livre. Elle coule aussi sur les bords, très souvent – ou est-ce moi qui ne sais me situer, ni comment je la regarde. Elle a occupé tous les plans de l'espace, en travers, en hauteur. Elle m'a barré la route, elle ne m'a laissé aucune chance de voir plus loin, d'achever ma naissance. Elle a retourné le temps, escamoté la durée. Nous nous sommes interpénétrés.
Dans le livre
j'ai puisé autant que j'ai jeté. Nous nous sommes co-construits au jour
le jour. Et nous sommes voués à l'inachèvement. A nous défaire autant
qu'à nous faire, continuellement. Seuls vont émerger les visiteurs, qui
auront droit à leur finitude. C'est avec eux que nous allons jouer, ils
vont nous représenter dans le monde fini. Monsieur Nuit est le premier à
se manifester.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire